Teddygirls, Christian Dior Fall Winter 2019
- Lisa Andrieu
- 27 févr. 2019
- 2 min de lecture

Lorsque les lumières s'éteignent, le public d'un défilé s'attend généralement à découvrir la première silhouette d'une nouvelle collection. Maria Grazia Chiuri a, quant à elle, choisi d'introduire cette nouvelle collection en donnant la parole à l'artiste italienne Tomaso Binga qui, dans les années 1970, décidait de signer ses œuvres sous un nom masculin pour mettre en lumière, et donc mieux dénoncer, le patriarcat ambiant.
De son vrai nom Bianca Pucciarelli Menna, elle emprunte son pseudonyme au poète italien futuriste Filippo Tommaso Marinetti. En 1976, elle imagine donc une œuvre intitulée Alfabetiere murale figurant, à travers le collage et la photographie, un alphabet personnifié par des femmes nues. Ces photographies se sont ainsi retrouvées exposées, hier, sur les murs du défilé Dior pour une expérience immersive au cœur de l'œuvre et d'un discours féministe prégnant.
La collection, de son côté, utilise de nombreux codes, à la fois stylistique et féministe, historiques. À travers des tee-shirts clamant « Sisterhood is global » ou encore « Sisterhood is powerful », Maria Grazia Chiuri prône la sororité et fait de ses Lady Dior des Teddygirls du XXIe siècle. On observe en effet des emprunts faits au vestiaire masculin comme pouvaient le faire ces femmes anglaises, jeunes travailleuses indépendantes, qui, dans les années 1950, adoptaient – à l'instar de leurs comparses masculins – la mode des dandys de l'époque edwardienne. On retrouve également du côté des motifs de nombreuses références à l'Angleterre avec des couleurs rouge ou verte et du tartan comme sur un tailleur Bar hautement désirable ou des hauts bustier. On observe également des blousons noirs, réinterprétés sous la forme de longs manteaux ou de petits trenchs noirs comme avait pu le faire Yves Saint Laurent lorsqu'il était à la tête de la maison du 30, avenue Montaigne.
Maria Grazia Chiuri applique tout ce vocabulaire et y adjoint du jean et du motif toile de Jouy. La collection est forte de propositions multiples et de références pertinentes qui ne font qu'ancrer davantage le travail de la directrice artistique dans l'héritage de la maison.





































photos : Vogue Runway - Alessandro Lucioni / Gorunway.com
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