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Arrivederci, Fendi Fall Winter 2019

  • Photo du rédacteur: Lisa Andrieu
    Lisa Andrieu
  • 22 févr. 2019
  • 2 min de lecture

« C'est de la préhistoire mais vous savez je me souviens que dans les années 1960, on n'y allait pas de main morte. J'avais un chapeau de Cerrutti, ça je m'en souviens. Les cheveux longs, des lunettes noires, une cravate lavallière imprimée, et un costard comme ces trucs de chasse anglais avec les bandes Norfolk, [...] une culotte à la française et des bottes. Et un sac que j'avais trouvé à Milan. » Les mots et la voix du Kaiser résonnent en plein cœur de la salle de défilé, plongée dans le noir. Une marée de téléphone se lève pour capturer les mots et la présence du créateur allemand. Nous venons d'assister au dernier défilé de Karl Lagerfeld, un défilé sur lequel il travaillait encore, lundi, veille de son décès.

Il est difficile d'écrire sur la nouvelle collection Fendi, présentée hier, sachant que nous venons de découvrir dernier défilé et d'admirer les dernières silhouettes de Karl Lagerfeld pour la maison italienne – dont il a pris les rênes en 1965 et qu'il a propulsée au firmament du prêt-à-porter de luxe. L'homme qui ne voulait pas d'hommages après sa mort a livré, aux côtés de Silvia Venturini Fendi, une collection d'une grande élégance et d'une délicatesse féminine.

La collection débute par un modèle iconique, porté par Fran Summers et composé d'une veste taupe, bordée de rehauts blancs, fermée sur une chemise édouardienne blanche nouée au niveau du cou. Un collant orné d'un logo revisité de la maison couvre les jambes tandis que des bottines blanches sixties viennent compléter la tenue. Un sac ladylike aux tons beige apporte la touche finale à cette silhouette visuellement irréprochable. Le second look, masculin-féminin, ne déçoit en rien et introduit une succession de compositions lagarfaldiennes à souhait. Chemises en cuir portées sur des robes à épaulettes, petit bombardier associé à un pantalon à pinces taille haute, manteau de fourrure bardé de couleurs et de motifs géométriques, jupes plissées avec effet de transparence... L'allure est hypra sophistiquée. La collection est clôturée par des robes vaporeuses aux monochromes flash, comme un souffle de vitalité ébouriffant.

En coulisses, Silvia Venturini Fendi ne pouvait faire autre chose que penser comme Karl, c'est-à-dire réfléchir déjà à la prochaine collection.

photos : Vogue Runway - Alessandro Lucioni / Gorunway.com

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