Downton or Uptown, Burberry Fall Winter 2019

Après un premier défilé hautement salué par la critique, on était particulièrement impatient de découvrir la vision de Riccardo Tisci de la femme Burberry en hiver. Dans un contexte politique particulièrement instable et des perspectives futures de plus en plus floues de l'autre côté de la Manche, le directeur artistique italien a choisi de rendre hommage à la jeunesse tout en prolongeant son fil d'Ariane initial : celui, en quelques sortes, de se faire côtoyer Camden et Belgrave Square.

Que ce soit à travers le décor – en plein cœur de la Tate Modern – ou le scénario du défilé, Riccardo Tisci n'a pas peur de se faire confronter deux mondes. À l'inverse de sa première collection, on découvre tout d'abord ici une succession de silhouettes streetwear. Manteau avec peau retournée estampillé du nom de la marque et de l'adresse de son siège social, casquette ou trench à motif check, blouson en fausse fourrure porté sur un jogging rouge, baskets arborées avec manteau camel ladylike ou encore union jack portée comme un étendard...Riccardo Tisci célèbre l'Angleterre comme jamais pour remettre au goût du jour le Londres qu'il a connu au cours des années 1990.

S'ensuit alors une succession de silhouettes hypra sophistiquées où le noir et le camel rivalisent d'élégance. Les trenchs sont pourvus d'écharpes venant affirmer l'allure. Les jupes et les chemises sont agrémentées de détails graphiques grâce à la simple présence de boutons pourvoyant automatiquement une contemporanéité au look. Riccardo Tisci reprend également les chaînes ornant la bordure des trenchs que l'on a vues pendant le premier défilé. Le bonnet se porte sur le haut de la tête avec une jupe en soie et une chemise blanche tandis que le trench se voit pourvu de pans de cuir ou de fourrure pour un effet irrésistible. Le directeur artistique vient également apposer des foulards sur les manteaux alors que des plumes viennent apporter un côté années folles au manteau camel.

Riccardo Tisci confirme sa vision de la mode britannique, dans la continuité de son premier défilé, et on ne peut qu'attendre le prochain pour découvrir la nouvelle direction qu'il va prendre.