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"Anatomie d'une collection", Palais Galliera

  • Photo du rédacteur: Lisa Andrieu
    Lisa Andrieu
  • 15 mai 2016
  • 2 min de lecture

« Quand les engouements s'éteignent, quand les couturiers ne sont plus que le nom des griffes et des étiquettes qu'ils ont cousues, les écorces nées de leurs rêves demeurent. Le tracé d'un col, le montage d'une manche, le parcours d'une taille, le trot d'un ourlet sont des signatures de créations. A ces griffes qui viennent agacer les cous ou les bustes, aux étiquettes rubans qui font des robes et des vestes des doubles de nous-mêmes, il convient d'ajouter d'autres pédigrées. Les costumes, les vestiaires, les garde-robes ne s'accrochent plus aux porte-manteaux de ceux qui les ont possédés. Pourtant, ils conservent la trace indestructible de leur souvenir. L'émotion d'un corps disparu, évanoui, persiste dans le creux des corsages coquillages. Le souffle d'un geste, la mémoire d'un mouvement est un sédiment plus apparent qu'il n'y paraît. Les couturiers de mode sont des auteurs. Ceux qui portent leurs créations sont les traducteurs d'une langue qui ne s'incarne qu'avec leurs dictionnaires. Intimes, sauvages, singulières, sans pagination ni mots, ces encyclopédies de l'être, aux feuilles de Nylon ou de soie, envahissent les rayons des réserves. Comme les livres sur la tranche, les vêtements rangés de profil font des placards et des dressings les bibliothèques romanesques dont les musées de mode sont les reliures de tissus. »

C'est par cette magnifique introduction que nous sommes accueillis au Palais Galliera pour découvrir la nouvelle exposition : « Anatomie d'une collection ». Posant la question de qui porte quoi, du XVIIIe siècle à l'âge d'or hollywoodien, des ouvriers aux actrices ou mondaines du début du siècle, l'exposition présente les plus belles gardes-robes de Sarah Bernhardt, d'Audrey Hepburn ou de Wallis Simpson. Elle parvient grâce à une scénographie extrêmement réussie à mettre en valeur chaque modèle et à accompagner le visiteur de manière didactique. Chaque vitrine est pensée comme un écrin et les jeux de lumières sont comme des projecteurs au service du vêtement célébrant le souvenir de ceux qui ont donner vie à ces reliques. Une exposition à ne surtout pas manquer !

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