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L'Histoire du Mois, Carine Roitfeld ou la Diana Vreeland du XXIe siècle

  • Photo du rédacteur: Lisa Andrieu
    Lisa Andrieu
  • 30 mars 2016
  • 4 min de lecture

Carine Roitfeld, c'est un peu notre Diana Vreeland des temps modernes. Une éditrice au talent fou, à l'influence incomparable, au style affirmé et au charisme indéniable. Elle représente la Parisienne séductrice et sûre d'elle ; comme le dit son ami Riccardo Tisci « elle est néo-classique mais c'est aussi une punk ».

Une punk qui naît à Paris, le 19 septembre 1954, d'un père russe producteur de cinéma qu'elle idolâtre et d'une mère script-girl qu'elle considère comme l'essence même du chic à la française. Elle grandit dans le XVIe arrondissement de Paris dans un milieu bourgeois, très confortable. Repérée à dix-huit ans dans les rues par un certain assistant-photographe, elle commence le mannequinat avant d'intégrer le magazine ELLE pour lequel elle écrit quelques papiers. Le destin de celle qui aime à collectionner les figures de Minnie bascule lorsqu'elle rencontre le photographe Mario Testino. Avec lui, Carine Roitfeld apprend ce qu'est le stylisme et signe une des premières séries réalisée avec sa fille Julia pour le Vogue Enfants italien. Selon un article du Guardian, elle commença à porter des hauts talons pour pouvoir regarder Mario Testino dans les yeux... Le duo signe ensemble de nombreuses séries pour différents magazines mais aussi des campagnes aujourd'hui cultes notamment pour Gucci. C'est ainsi que naît petit à petit l'esthétique porno-chic qui colle à la peau de CR depuis. Ensemble, Tom Ford, Mario Testino et Carine créent des publicités sans équivoque, où les accessoires sont érotisés. Ce nouveau style fait renaître la maison Gucci et Tom Ford prend comme muse Carine Roitfeld s'inspirant de son allure, de ses attitudes, la façon dont elle peut porter une chemise, une jupe ou une robe. Elle est son idéal féminin.

L'aventure érotico-chic du trio se termine lorsque que Carine est sollicitée par Jonathan Newhouse, chairman du groupe de presse Condé Nast qui lui propose de prendre les rênes de Vogue Paris et c'est en 2001 que la styliste s'assied sur la chaise de rédactrice en chef du magazine le plus chic et le plus légendaire.

Très vite, elle pose son empreinte chic et décalée à travers des séries photos toutes plus exubérantes les unes que les autres, nous faisant voyager et rêver, comme Diana Vreeland a pu le faire durant tant d'années chez Harper's Bazaar puis Vogue. L'identité stylistique et visuelle de Carine Roitfeld est à son paroxysme durant dix années où Vogue Paris connaît de belles heures de gloire. Les couvertures, les séries, les textes sont à l'image de ce que l'on attend d'un magazine comme Vogue Paris, un magazine haut de gamme, glamour et inspirant. On se souvient notamment de la couverture des 90 ans du magazine où Lara Stone nous invite à un bal masqué festif, ou encore une Lætitia Casta en matelot parisien, mais aussi une partie de cache-cache avec Sofia Coppola, l'hommage aux actrices de Pénélope Cruz, l'escapade glamour de Daria Werbowy au Maroc... Il est impossible de citer les plus belles couvertures tant, en dix ans, Carine Roitfeld a surpassé le monde de la presse mode.

Une des dernières séries mode de CR présentant des petites filles maquillées et habillées comme des femmes l'aurait propulser en dehors de son trône et c'est à la fin de l'année 2010 que nous apprenons son départ du magazine. Un choc dans le monde de la mode où l'on s'inquiète du futur potentiel créatif du magazine à la suite d'une tornade telle Carine Roitfeld. Son dernier numéro pour le magazine sera celui de mars 2011 dans lequel l'on peut apprécier pour la dernière fois l'esthétique de la papesse française de la mode.

Après son départ, Carine se concentre sur des projets personnels en proposant aux éditions Rizzoli un nouvel ouvrage justement intitulé « Irreverant » et dans lequel on retrouve toutes les images qu'elle a pu proposé tout au long de sa carrière. Grande carrière certes, mais loin d'être terminée pour autant. En parallèle, elle réalise le livre « The Little Black Jacket » avec Karl Lagerfeld, conçoit des collections à son image pour Uniqlo, rejoint le Harper's Bazaar comme International Fashion Editor, et signe des séries pour des revues comme V Magazine mais dit elle-même : « […] si c'était mon magazine, je ferais tous les textes, je chercherai de vielles photos, des bijoux, je chercherais tout ! Cela est très intéressant d'être invitée, mais c'est quand même agréable de recevoir autour de sa propre table ».

Et c'est ainsi qu'en 2011, Carine Roitfeld se lance dans sa plus grande aventure en créant son magazine : CR Fashion Book.

Filmé à travers les yeux de Fabien Constant, le premier numéro du CR Fashion Book choisit comme thème la renaissance. Le film nous fait entrer dans le monde de Carine où l'amour et le respect semblent les maîtres mots d'un équilibre parfait. Autour de son mari (qui a trouvé le nom du magazine) et de ses enfants, Julia et Vladimir, on découvre une Carine chaleureuse et respectueuse des autres comme sa réputation le laissait entendre. Son succès vient sûrement de là. Une femme créative, inspirante et influente et tout simplement affable qui dit « bonjour » et montre de la considération envers ceux et celles qui l'entourent. Encore mieux que Diana Vreeland en somme !

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