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L'Histoire Du Mois: Diana Vreeland ou l’exubérance de la vie

  • Photo du rédacteur: Lisa Andrieu
    Lisa Andrieu
  • 14 avr. 2015
  • 3 min de lecture

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« La première chose à faire, c'est de s'arranger pour naître à Paris. Ensuite, tout coule de source». C'est ce que Diana Vreeland a réussi à faire le 29 juillet 1903. Née d'un père britannique, qui l’emmenait aux cérémonies royales, et d'une mère américaine, le nom de Diana est Dalziel, ce qui signifie « J'ose » en gaélique. Un nom prédestiné pour cette femme hors-norme. Considérée comme le vilain petit canard toute son enfance, Diana Vreeland a fait de sa vie un roman, a côtoyé les plus grands noms, a commis toutes les extravagances, et a vécu dans une cage dorée toute sa vie.

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Fascinée par les ballets russes et par le génie de Diaghilev, c'est par la danse que Diana Vreeland a connu l’effervescence des années folles et a voyagé entre New York et l'Europe, a dansé dans les clubs de Harlem tout en fréquentant les cabines d'essayage de Coco Chanel. C'est en dansant sur le pavé de l'Hôtel Saint Regis, que Carmel Snow la remarque et lui propose alors une rubrique dans Harper's Bazaar, intitulée Why Don't You... Alors qu'elle n'a jamais travaillé et avoue elle-même ne jamais s'habiller avant midi, Diana Vreeland a tout de suite fait preuve d'inventivité, de fantaisie, de frivolité, de luxe dans sa nouvelle tâche. On peut lire ainsi : « Et si vous portiez un fabuleux collier, d'énormes coraux roses et pointus et de grosses émeraudes de Sibérie ? » ; ou encore, « Et si vous rinciez vos cheveux dans du champagne pour qu'ils gardent leurs éclats comme en France ? ».

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Rubrique de Diana Vreeland, "Why don't You...", Harper's Bazaar

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Harper's Bazaar, Juillet, 1941

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Harper's Bazaar, Avril 1950

Alors que le monde connaît la crise et sent le conflit monter en Europe, Diana Vreeland apporte de la légèreté et parsème de sa frivolité les pages du magazine dont elle devient le pilier créatif. Elle conçoit d'une nouvelle manière la presse féminine et décide d'offrir aux femmes du rêve, de l'évasion et du glamour. Elle emmène ses mannequins en Égypte, dans le désert, au Japon. C'est ainsi que le patron de Condé Nast, Alexander Liberman, lui propose, en 1962, le poste le plus prestigieux de la mode, celui de rédactrice en chef du Vogue US. Galvanisée par l'énergie des années 1960, la révolution sexuelle, la musique des Beatles et des Rolling Stone, Diana Vreeland explose tous les budgets. Travaillant au près des plus grands photographes comme David Bailey ou Richard Avedon, Diana Vreeland n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, au risque de blesser.

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Diana Vreeland dans son bureau chez Vogue

Son caractère et son panache font d'elle un être hors du commun qui peut agacer autant que fasciner. Visionnaire, elle publie la première photographie de Mick Jagger alors encore inconnu, fait poser Twiggy, popularise le jean en all-over, dénude les corps, et dépense des sommes astronomiques pour des shootings aux quatre coins du monde. Diana Vreeland fait de Vogue une revue de référence, en phase avec son temps et parlant aux femmes désirant sentir l'énergie de leur époque. Elle institue le traditionnel numéro de décembre, véritable festival de glamour et de luxe pour célébrer les fêtes.Néanmoins, ses dépenses excessives ne sont pas sans conséquences, et son renvoi est prononcé en 1971.

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Mick Jagger, Vogue, 1964

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Twiggy, Vogue, Avril 1965

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Archives du magazine Vogue

Malgré la dépression dans laquelle cette nouvelle la plonge, elle rebondit vite et devient consultante pour le Metropolitan Museum of Art qui décide d'organiser des expositions sur la mode et son patrimoine. Elle décide de créer un magazine en trois dimensions, une véritable usine à rêve où toutes les exubérances et les folies sont permises. La mode entre au musée.

On retrouve les plus belles tenues du XVIIIe siècle aux années 1920, mais aussi les plus belles œuvres d'Yves Saint Laurent (ce qui à l'époque est une grande première, puisque jamais aucun couturier n'a été célébré de son vivant dans une institution muséale). Alors que les salles diffusaient du parfum et que les perruques de Marie Antoinette côtoyaient des chevaux et des éléphants, le succès public est retentissant. Diana Vreeland crée l'événement et fait entrer les célébrités dans le musée au cours de soirées d'inauguration devenues légendaires.

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Diana Vreeland posant au sein d'une des ses expositions au MET, New York

Romançant son existence, Diana Vreeland a vécu sa vie comme un événement, une fête perpétuelle refusant le malheur et la peine. Véritable légende, elle a inventé le travail de rédactrice et a su renouveler la presse féminine. Sa silhouette et son physique atypique ont fait d'elle une personne unique. Une icône de l'histoire de la mode.

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Diana Vreeland dans son appartement

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Diana Vreeland et son époux, le banquier Thomas Reed Vreeland

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